New Brunswick Police Association

28th Annual Crime Prevention Guide - 28e Guide annuel de la prévention du crime 65 Une injustice perçue peut mener à la radicalisation. Lorsqu’un individu, un parent proche ou un ami a été la victime, le désir de vengeance peut amener une personne à commettre des actes de violence. Parmi des exemples frappants se trouvent les veuves tchétchènes qui attaquent la Russie en représailles à leurs expériences. Nous avons récemment constaté la radicalisation de plusieurs jeunes non pas en raison d’une expérience personnelle, mais plutôt d’événements qui peuvent survenir dans des régions lointaines. Le sentiment envahissant de culpabilité ou le grief profond qui culmine peut pousser un individu à commettre des actes de violence dans son pays. Le thème commun au sein des musulmans militants dans le monde occidental est le sentiment d’indignation morale face aux conflits en Tchétchénie, au Cachemire, en Irak et en Afghanistan. Aux États-Unis, on constate le même raisonnement dans le cas Ted Kaczynski et de Timothy McVeigh. Motivé par le désir de transformer la tendance du développement technologique, Kaczynski, connu également sous le nom Unabomber, a envoyé des lettres piégées pour provoquer un changement. Pour sa part, Timothy McVeigh croyait que l’ordre établi complotait en vue d’éliminer des libertés personnelles et a vengé les attaques du gouvernement contre des groupes militants. Les individus qui se rallient à un groupe radical risquent un dérapage et la cohésion qui s’installe peut entraîner un comportement de plus en plus radical. Voulant se joindre à un mouvement plus vaste, les groupes peuvent lire des textes extrémistes en ligne et se radicaliser. Un militant a décrit son glissement vers la radicalisation comme « une évolution progressive », dans laquelle « un choix… tel je vais devenir un terroriste » n’a jamais été fait. Dans les conversations avec des pairs et l’établissement de relations étroites, le glissement vers la radicalisation est plus facile lorsque le groupe partage des buts communs ou est menacé. La recherche a démontré que la solidarité de groupe est un lien puissant. Un radical violent irlandais a mentionné à des chercheurs « Parfois, je me suis demandé « pourquoi »? Tu es fou… mais je ne peux tout simplement pas tout laisser tomber. » Au Canada, plusieurs individus se sont radicalisés au fil des ans et ont comploté des attaques en groupe. À l’instar d’un individu qui se radicalise parce qu’un groupe est menacé, un regroupement d’individus aux vues similaires tisse, sous des contraintes, de solides relations. Des sentiments communs de frustration, de déni de justice et de colère ne font que renforcer l’unité et peuvent mener à un « encouragement mutuel et à une escalade. » La cohésion s’intensifie lorsque la radicalisation s’installe, car il se trouve moins de personnes en qui avoir confiance et à qui se confier. Les groupes extrémistes misent sur le désir des jeunes de passer à l’action ou induisent en erreur des jeunes naïfs pour « manipuler intentionnellement leurs griefs » afin de faire avancer leur propre cause. En « exploitant cyniquement » les griefs des jeunes ciblés et mécontents, ces groupes cherchent à miner l’autorité traditionnelle. La radicalisation des jeunes - individuellement ou en groupe - est plus facile lorsque le message est lancé par un modèle de comportement. Les messages seront plus percutants si la source est un membre de la famille, un ami proche, un chef spirituel ou une personne dont le rôle dans le groupe est respecté. Cette réalité peut avoir été un facteur dans le rythme de la radicalisation des suspects qui ont voulu détruire en 2006 des vols intercontinentaux avec des bombes liquides. Le commissaire de la Police métropolitaine a déclaré que les suspects « qui avaient vraisemblablement une vie ordinaire ont évolué en quelques semaines ou mois et non quelques années » étaient disposés à lancer une attaque suicide qui aurait fait des centaines, voire des milliers de victimes. Les jeunes en ligne et à risque Internet – un outil de radicalisation continued... ...continued

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